Le 2 avril, à la veille des 35 ans de la loi dépénalisant l'avortement en Belgique, ".doc" revient sur un sujet d'actualité. Partout en Europe, des militants remettent en cause ce droit. En Belgique, les scientifiques réclament une mise à jour de la loi de 1990, mais la réforme est bloquée par le gouvernement. Conséquence : près de 400 femmes belges avortent aux Pays-Bas chaque année. En exclusivité sur Pickx+, le documentaire "Young, British and Anti-Abortion" sera suivi d’un débat entre experts belges.
On le sait peu, mais les mouvements anti-avortement existent aussi en Belgique. Anne-Sophie Crosetti, chargée de recherche en sociologie à l'Université libre de Bruxelles, les a étudiés de près. Des marches présentées comme “pour la vie” sont organisées, mais leur influence ne s'arrête pas là. Le débat s'immisce aussi dans le monde politique et universitaire. En 2017, un professeur de l'UCL a comparé l'avortement à un meurtre, allant jusqu'à affirmer que c'était donc "encore plus grave que le viol". En 2022, un bourgmestre MR a publiquement déclaré être opposé à “le droit à l'avortement libre”, sans être recadré par son parti.
Dans l’émission, le témoignage anonyme d’une Bruxelloise met en lumière les difficultés vécues par celles qui sont directement concernées. À 16 ans, elle a été contrainte d’avorter en secret : “J’ai avorté en cachette et j’ai fait une tentative de suicide à la suite de ça.” Ses parents, informés à cause de documents médicaux envoyés à leur domicile, ne comprennent pas son geste. “Pour eux, c’était la pire des hontes, j'avais envie de disparaître.”
Eloise Malcourant, chargée de communication chez Sofélia, une fédération de plannings familiaux, rappelle que l’une des premières missions de ces centres est justement de démentir les nombreux préjugés qui persistent sur l’avortement. Parmi eux, l’idée que seules les très jeunes femmes sont concernées. En réalité, en Belgique, la moyenne d'âge est de 29 ans. “On pense toujours que cela concerne des jeunes de 16 ans qui ont une sexualité débridée, mais ce n'est pas vrai. La plupart des femmes ont des situations stables, sont en couple et ont déjà des enfants.”

Mavrick Dufrasne, médecin généraliste et professeur à l’ULB, alerte sur une autre menace pesant sur l’accès à l’IVG en Belgique : la pénurie de médecins formés. "Toutes les universités ne forment pas les généralistes à la pratique de l'IVG. Et au-delà de la formation, on est trop peu nombreux à la pratiquer, alors que nous sommes déjà en pénurie dans notre métier."

Un autre débat au sein de la profession : la clause de conscience des médecins. En Belgique, un soignant peut refuser de pratiquer une IVG en invoquant des raisons personnelles. Un dispositif qui peut poser des problèmes d'accès à l'IVG. En Italie, près de 70 % des médecins l’utilisent pour ne pas traiter les patientes. Pierre Bernard, gynécologue-obstétricien et chef de service aux cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles, confirme que cela arrive aussi chez nous: "Beaucoup de gynécologues ne sont pas favorables à l'IVG et encore moins à la pratiquer. Ils ont cependant l'obligation de référer les patientes à un confrère qui la pratique."

L’IVG est dépénalisée en Belgique depuis 1990, mais sous certaines conditions. Si elles ne sont pas respectées, des sanctions pénales ou des amendes peuvent encore théoriquement être appliquées.. Depuis 35 ans, la situation n'a presque pas changé. Pourtant, en 2023, des scientifiques se sont exprimés à l'unanimité en faveur d'une réforme. Leur principale recommandation est d'étendre le délai maximal de 12 à 18 semaines, comme aux Pays-Bas. À l’heure actuelle, une femme ne peut avorter en Belgique que jusqu'à la 12ème semaine de grossesse. Mais au-delà de ce délai, que se passe-t-il ? "Environ 400 femmes par an se rendent aux Pays-Bas", explique Eloïse Malcourant. Une démarche qui coûte environ 1000 euros.
Après 35 ans, la réforme de la loi de 1990 a-t-elle enfin une chance d'aboutir ou sera-t-elle une fois de plus mise au frigo ? Pour l'instant, le gouvernement reste vague sur la question et ne fixe ni objectif, ni échéance. Mavrick Dufrasne rappelle que le précédent gouvernement s’était engagé à suivre les recommandations des experts. "Le rapport a été présenté aux politiques et personne n'en a rien fait. Démocratiquement, c'est un vrai problème, car cela faisait partie de l'accord du gouvernement."

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