Ghislenghien, 20 ans après : « On risque encore un accident » !

20 ans après l'explosion qui a coûté la vie à 24 personnes, le documentaire événement « Ghislenghien, une journée en enfer » revient sur le drame à travers les témoignages de ceux qui ont vécu de près une des pires catastrophes industrielles de Belgique. Un hommage diffusé le 20 mars en exclusivité sur Pickx+.

À l’occasion de ce triste anniversaire, le documentaire nous replonge dans cette dramatique matinée du 30 juillet 2004 à Ghislenghien. À l’aide de témoignages inédits et d’archives impressionnantes, les images nous font vivre l'explosion de la conduite de gaz, heure par heure, voire minute par minute. Après la projection, la présentatrice Malou Vandercammen reçoit en plateau les principaux intervenants du film. Citoyens, policiers, docteurs… tous ont assisté au pire et certains y ont même perdu des amis. 

Stéphane Delfosse est policier à l'époque, brûlé à 60 %, il a survécu après plus de 20 opérations. Malgré quatre mois passés dans le coma, il se souvient encore comme si c'était hier du jour où il a perdu un collègue. « Vous avez l'impression qu'une boule de chaleur vous englobe et vous n'arrivez pas à en sortir. C'était atroce comme sensation. ». Aujourd'hui, il n'est plus policier, mais donne des cours de prévention dans les écoles, pour qu'on n'oublie pas les 24 victimes. « J'ai une pensée émue pour ceux qui ont essayé de s'enfuir sans y parvenir. J'ai eu beaucoup de chance moi. ».

Mais comment en est-on arrivé là ? Aurait-on pu éviter l’explosion de cette énorme conduite de gaz qui a blessé 132 personnes ? Selon un des chefs des pompiers intervenus ce jour-là, les réformes qui ont suivi ne sont pas suffisantes. « Tant qu'il n'y aura pas quelque chose pour faire comprendre aux entrepreneurs leur responsabilité, on risque encore un accident ! ».

Pour Michel Di Silvestro, rencontré dans sa caserne, les sanctions financières sont inutiles.  « Donner des amendes ça ne sert à rien, les entrepreneurs payent.  Mais par contre obliger tout leur personnel à suivre une formation, ça va les faire réfléchir. ».

Eddy Maillet, qui dirige la police d'Ath à l'époque, partage le constat du chef des pompiers.  Les conduites de gaz sont encore trop souvent endommagées lors des chantiers.  « Il n'y a aucun cadastre des conduites. Dans une ville comme La Louvière, il y a une dizaine de fuites de gaz par an liées à un marteau piqueur. »

Heureusement, il n'y a pas eu que du négatif ce jour-là.  Pour le docteur Peter Todorov, l'implication des citoyens a permis de sauver des vies. « C'est vraiment un miracle ! ». Le médecin dirigeait le poste médical avancé improvisé dans une école voisine. Il raconte : « Il y avait une voiture qui bloquait tout, des hommes sont venus et l'ont déplacée. La supérette du coin est arrivée avec des bouteilles et on a fait du cooling de luxe à l'eau minérale. Tout ça, c'était grâce à la population. ». Un tel drame est-il encore possible 20 ans plus tard ? Retour sur cette journée historique encore brûlante dans la mémoire des Belges.

Avec ce documentaire inédit diffusé en primeur sur Pickx+, la réalisatrice Angélique Stassin nous replonge au cœur de cette matinée du 30 juillet 2004 à Ghislenghien. Découvrez le documentaire et l'entretien de Malou avec ses invités le 20 mars sur Pickx+.

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