« Les médecins ont peur des morts! »

Le mercredi 17 avril, plongez dans les abîmes de l'âme humaine dans ce prochain épisode de « .doc » avec le documentaire « Clean », une exclusivité Pickx+ qui dévoile un métier méconnu : nettoyeur de scènes de crime.  Juste après le film, un débat avec un nettoyeur de l’extrême, un entrepreneur de pompes funèbres, un médecin légiste et une juge d'instruction. Comment sont traitées nos dépouilles après notre mort ? Réalise-t-on assez d'autopsies en Belgique ou passe-t-on chaque année à côté de dizaines de meurtres, comme l'affirment certains légistes ? Vous saurez tout sur les secrets qui se cachent derrière nos cadavres grâce à des anecdotes qui sont arrivées près de chez vous.

Vincent Leroy qui travaillait pour la police militaire belge est aujourd’hui spécialisé dans le nettoyage après décès.  Il a conscience de faire le « sale boulot » que les autres sociétés refusent de faire mais il sait que, sans lui, ce sont les proches des disparus qui devront s’en charger.  Un travail qui n’est pas sans conséquences psychologiques pour certains de ses collègues « Des collaborateurs n’y arrivent pas. Ils n’osent pas me le dire mais je le vois bien et je leur demande de quitter le chantier. » .  

Au-delà des restes de cadavres et des fluides corporels, ce qui donne le plus de fil à retordre à notre nettoyeur c’est le « syndrome de Diogène » qui pousse ceux qui en souffrent à accumuler des objets au point de vivre dans l’insalubrité.  Jessica Vanhaebost, médecin légiste à l’UCLouvain connaît bien cette pathologie qui toucherait une personne sur 2000.  Elle se souvient que pour accéder au cadavre d’un homme alcoolique qui ne jetait plus ses déchets, elle a dû « traverser une montagne de canettes ». 

Le Dr. Vanhaebost se déplace sur les lieux à la demande d’un magistrat mais seulement si le généraliste qui remplit le certificat de décès estime que la mort est suspecte.  Mais selon elle « Les médecins éprouvent de grandes difficultés à remplir les constats de décès. Les médecins ont peur des morts en fait, ce ne sont pas leurs patients habituels.» Elle nous confie qu’il n’y a qu’une vingtaine de légistes en Belgique et qu’on ne réalise donc pas assez d’autopsies.  Les chiffres lui donnent raison : dans notre pays on n’autopsie que 1 à 2% des décès alors que l’Union Européenne recommande dix fois plus.

Un constat partagé par Denis Fontaine, entrepreneur de pompes funèbres « Dix fois environ par an on signale au parquet des décès qui nous semblent suspects et qui n'ont pas été déclarés par le médecin traitant.» Selon lui, le plus gros problème c’est le document utilisé pour signaler les décès qui est mal conçu et donc mal utilisé ce qui empêcherait de découvrir de nombreux meurtres, spécialement en cas de suicide supposé. 

Des situations que la juge d’instruction honoraire Anne Gruwez connaît bien. Elle est encore appelée en renfort en tant que suppléante même si officiellement elle a pris sa retraite depuis quelques mois, ce qui n’a rien enlevé, au contraire, à son franc-parler.  « Il faut veiller aux symptômes qui permettront d'élucider votre mort, mesdames et messieurs, parce que personne ne le fera mieux que vous. » Avec ses anecdotes savoureuses et son sens de l’humour, la magistrate bruxelloise apporte un ton léger à cette soirée qui traite pourtant de sujets inquiétants. « S’il vous plaît, au moment où vous mourrez, laissez l'heure, donnez les ingrédients de votre dernier repas et surtout pour les héritiers, dites où est le fric! » 

Découvrez le prochain épisode .doc avec le film Clean et la discussion qui suit le 17 avril sur Pickx+ !

Si vous souhaitez utiliser des extraits de l’émission ou si vous désirez réaliser un article sur la question, rendez-vous directement dans notre kit presse, de nombreuses extraits sont à votre disposition :