La voiture électrique: révolution ou greenwashing?

Face au tsunami de voitures électriques chinoises, l'industrie européenne est en danger.  Le 20 novembre dans « doc », le documentaire « Made in Europe » appelle notre continent à se réveiller.  Mais la voiture électrique est-elle vraiment l’avenir de notre mobilité?  Après le documentaire sur Pickx+, un débat entre experts belges pour tenter de répondre à cette question : la voiture électrique, révolution ou greenwashing?

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© Jouneyman Pictures

Les voitures électriques sont loin d’être une nouveauté.  Dès la fin du XIXᵉ des véhicules équipés de batteries au plomb acide, connaissent un grand succès surtout en milieu urbain. En effet, dans les années 1900, les taxis de New York roulaient principalement à l'électricité, car cette technologie offrait une facilité de conduite inégalée pour l’époque. Philippe Casse est ingénieur commercial de formation, il a dirigé les relations publiques de D’Ieteren pendant plus de 20 ans et se décrit aujourd'hui comme historien de l’automobile.  Il explique : « Il n'y a pas d'embrayage, il n'y a pas de boîte de vitesse. Mais surtout en Amérique, on roulait exclusivement en ville. » Ce contexte urbain était parfaitement adapté aux limites des premières voitures électriques, qui souffraient d'une autonomie réduite.  La montée en puissance des voitures à essence allait cependant changer la donne. Philippe Casse rappelle que la Première Guerre mondiale, « la première guerre motorisée de l'histoire, » a été un point tournant, car elle a encouragé le développement des véhicules à combustion.

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Les véhicules électriques font un retour en force un siècle plus tard, et ce n'est pas un hasard. "C'est la nécessité de décarbonation, » explique Nadia Cornejo, porte-parole de Greenpeace. « Si le pétrole et le gaz n'émettaient pas de CO2, on continuerait à les utiliser. Mais aujourd'hui, on ne peut plus se permettre de dépendre des énergies fossiles. » En Belgique, l'impact de cette transition se fait sentir. Le pays compte environ six millions de voitures, et la majorité des utilisateurs de véhicules électriques gagnent plus de 4 000 euros par mois. Une réalité qui pose la question de l’accessibilité de cette technologie. Malgré tout, pour Nadia, la voiture électrique reste la meilleure option écologique disponible : « On a besoin de sortir des énergies fossiles pour pouvoir continuer à vivre sur notre planète. »

Si le pétrole et le gaz n'émettaient pas de CO2, on continuerait à les utiliser. Mais aujourd'hui, on ne peut plus se permettre de dépendre des énergies fossiles Nadia Cornejo, porte-parole de Greenpeace
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Malgré une croissance remarquable des ventes de voitures électriques en Belgique, Filip Rylant, de la fédération Traxio, soulève des interrogations sur l'avenir. Le modèle actuel, dépendant des incitants fiscaux, pourrait s’essouffler face à une saturation du marché et une offre chinoise en augmentation. Rylant précise que pour éviter la stagnation, les entreprises chinoises se tournent vers l'exportation et considèrent l'Europe comme leur cible privilégiée : « l'Amérique défend bien ses frontières, donc c'est en Europe que les entreprises chinoises concentrent leurs efforts. » En Belgique, les ports d’Anvers et de Zeebruges, bien équipés pour recevoir d’importants volumes de véhicules, deviennent des points d’entrée stratégiques pour ces exportations. Cependant, ces installations se trouvent submergées par des stocks toujours plus élevés de voitures chinoises non écoulées, témoignant d’une pression croissante de l’offre.

l'Amérique défend bien ses frontières, donc c'est en Europe que les entreprises chinoises concentrent leurs efforts. Filip Rylant, porte-parole de Traxio
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Axel Coussement, professeur et chercheur à l’ULB, attire l’attention sur les difficultés économiques et politiques de la décarbonation des matériaux industriels. Il souligne un enjeu majeur : le coût de l’acier et de l’aluminium zéro carbone, indispensable pour réduire les émissions de CO₂ dans l'industrie, pourrait augmenter de 30 à 50 % par rapport aux matériaux classiques.  Pour l’expert en transition énergétique, ce surcoût est un obstacle significatif, car personne — ni les consommateurs, ni les industriels — n’est prêt à payer cette différence de prix. « Moi, j'ai pas envie, vous n'avez pas envie, personne n'a envie ». Il met également en avant le paradoxe de la transition énergétique : les citoyens sont souvent encouragés par les gouvernements à adopter des technologies durables comme les voitures électriques et les pompes à chaleur. En revanche, les décisions politiques se montrent moins audacieuses lorsqu’il s’agit de contraindre les grands groupes industriels à passer au zéro carbone.

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Découvrez le documentaire « Made in Europe » et le débat qui suit le 20 novembre dans « .doc » sur Pickx+ !

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